Atteindre mon 1er sommet

18 janvier:

visite médicale: tout va bien!!! Et jours de repos!!! Aujourd’hui, je papote, je me repose et je bois, je bois, je bois!!! Et donc je vais au toilette. C’est amusant de voir les " va et vient" aux toilettes de chacun!!!

19 janvier:

aujourd'hui journée d'acclimatation sur un sommet environnant le Cerro Bonete culminant à 5004m!!! Je pars léger, de l'eau et à manger!!! J’arrive au sommet tranquillement, je me sens toujours très bien!!! J’ai une forme olympique!!! Les tchèques, en suivant mes conseils d’acclimatation, arriveront après 5h de marche, et encore une fois dans un état critique de fatigue et de mal de tête!!! D’ici j'aperçois la face nord ouest de l'Aconcagua que je vais grimper, et je vois bien le chemin jusqu'au camp 2: Nido de Condores a 5400m... le chemin est long!!!!

20 janvier

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journée de repos!! Ce sont des journées qui permettent de bien s'acclimater, mais surtout de se reposer pour les jours a venir!! Je continue de boire des litres et des litres d'eau!!

Deuxième mauvaise nouvelle: un mort! Juste en dessous du sommet! Un grand froid me traverse...je pense beaucoup a ma famille.

21 janvier:

portage de matériel à Nido de Condores (camp 2). Je n'utilise pas le camp 1, je me sens en forme. Une très longue montée en lacets avec 1000m de dénivelé en passant par le camp canada 1 (4900m) d'ou on a une vue superbe. Il m'a fallu 3h15 pour monter, alors que la moyenne est de 6h! On peut dire que je suis en forme. Mon entraînement paye à présent! Et de plus je ne suis pas trop affecté par l'altitude!!! C’est une bonne chose!!!

La journée était splendide, froide mais ensoleillée! Comme d'habitude, les nuages sont arrivés vers 14h, j'ai alors monté ma tente, déposé mon matériel (23kg), et suis redescendu! La descente prend une heure car c'est de la cendre sur laquelle on vole! Malheureusement les camps supérieurs sont dégoûtants de par les excréments qui jonchent le sol derrière les grosses pierres! Et l'odeur est très forte également quand le soleil tape dessus!!! Tout le monde ne respecte pas la montagne en n'utilisant pas le petit sac toilette!! Faut il des règles encore plus strictes?

Vers 15h, il a commencé à neiger, il fallait que je redescende rapidement pour retrouver le camp de base! Un homme meurt ce jour-la, pendant toute la descente, je croisais le corps et les personnes qui le descendait en le glissant sur une sorte de luge improvisée! Sous mes lunettes, je pleure... ça vous rappelle qu'il faut être prudent et écouter son corps. C’est un froid glaciale qui me traverse...mes larmes sont chaudes, mais mon coeur est touché! Un autre grimpeur a craqué à la vue de cette triste situation. Il a fondu en larmes! D’autres demandaient si ce n'était pas un de leur groupe qui tentait le sommet ce jour-la... je ne me sentais pas bien du tout, et pensait très fort a ma famille...ma descente ralentissait, alors que la tempête arrivait!

La neige a continué de tomber, le camp de base est devenu tout blanc, c'est plutôt sympa comme situation quand on est dans sa tente!!! Certains se lançaient des boules de neige!!! L’ambiance était joviale.

La neige va rendre la progression plus difficile! Demain, je remonte pour dormir a Nido de Condores (5400m), ensuite aller au camp 3, camp Berlin (6000m), et ensuite tenter le sommet! Je me rappelle à présent d'un livre sur l'Everest: " un pas après l'autre, doucement mais sûrement, et il faut toujours bouger vers le haut ou vers le bas, mais bouger !!! Je suis fatigué, je vais me coucher: au chaud dans mon sac de couchage!!!!

22 janvier:

aujourd'hui je suis remonté à Nido pour y passer la nuit. Je ne redescendrai qu'après avoir été au sommet! Je me sens toujours bien, en pleine forme physique et mentale grâce au soutien de ma famille. Par contre, mon visage me brûle, j'ai oublié de mettre de la crème! Mince! La montée fut plutôt laborieuse, parce que j'étais au milieu des nuages, avec de la neige, ce qui fait que je n'y voyais rien!!! Je me sentais seul!! Pendant 8 jours, il a fait beau et maintenant il neige et on ne voit pas à plus de 100 metres... mais tout va bien! Par une journée comme ça, l'ambiance et l'amitié montagnarde se développent: tout le monde demande « comment ca va », « si tout va bien », on te souhaite bonne chance! C’est vraiment sympa!

En ce moment, je suis très content car après 2h30, je viens de créer 4 litres d'eau. Et oui c'est vraiment bien!! Par contre elle est froide, mais le tout c'est de boire!je cuisinerais plus tard! J’ai de la chance car il ne fait pas trop froid dans ma tente, donc il me faut moins de temps pour faire fondre de la neige! Cette "bonne température" ne va pas durer, bientôt il va faire -10 degrés comme tout les soirs vers 20h!!!

Y'a vraiment des gens qui ne sont pas préparer pour la montagne. Leur forme physique est déplorable. Pour faire 400m de dénivelé, ils mettent 5 heures. Il m'a fallu 1h40! Et la moyenne est de 3h! Un monsieur est parti en même temps que moi, et il vient juste d'arriver, il a l'air en piteux état! C’est comme ça que les accidents arrivent...

mes deux amis tchèques abandonnent aujourd'hui, il ne rejoindront jamais Nido de Condores! Le temps ne s'améliore pas, donc je patiente dans ma tente! Vers 21h, le ciel se dégage, et on aperçoit le couché de soleil sur les Andes, c'est magnifique! Chose très bizarre, deux arc-en-ciels apparaissent à ce moment là, c'est magique! Ce soir, j'ai envie de prendre des photos tout le temps, ce que je fais d'ailleurs!!

En revanche, j'ai très mal à la tête, donc je fais tout au ralenti! C’est plutôt ennuyant un mal de tête à 5400m, quand il fait froid et on a envie de dormir! Mais je le savais! Je m’étais préparé ! Il faisait -10 degrés sans le facteur vent. Mais le paysage en vaut l'effort et la souffrance!!!

23 janvier:

la nuit fut longue avec ce mal de tête! A cette altitude là, je m'imaginais l'oëdeme pulmonaire ou cérébral, j'écoutais mon corps attentivement pour essayer de comprendre! En étant tout seul, il faut que je m'écoute!!Y’a personne pour être tout le temps avec moi, et me dire si ça va ou pas!!! Pour l'instant tout va bien, et devrait aller bien!!

Ce matin, le ciel est dégagé, le paysage est magnifique et le soleil commence à chauffer ma tente, c'est agréable! Journée repos et acclimatation à 5400m. Boire, manger, se reposer, parler avec les autres grimpeurs de la pluie et du beau temps, mais surtout des propres tentatives pour le sommet, à partir de quel camp, à quelle heure partir, avec ou sans crampons, va-t-il faire très froid, du vent...

Il fait très beau, je viens de manger de la bonne nourriture leophylisée!! miam miam!!! La seule chose que je fais aujourd'hui: FAIRE FONDRE DE LA NEIGE. Étant donné qu'il faut de grandes quantités de neige pour obtenir ne serait-ce qu'un litre d'eau, je sors de la tente pour remplir mon sac et je rerentre! J’ai de la chance car il fait beau, en cas de mauvais temps comme hier, c'est tout simplement l'enfer! Je me réjouis de mon travail à chaque fois que je verse un litre d'eau dans mon bidon et le mets ensuite dans mon sac de couchage pour que ça ne gèle pas!!! Tellement l'eau est précieuse que ceux qui redescendent l'offre à ceux qui restent! On sait le temps et le travail que ça demande! Il est 16h45, la neige est revenue! le temps change très rapidement ici. De Nido, on peut voir ceux qui tentent le sommet, allure tortue très très vieille!!! ça fait déjà 6h qu'ils marchent, on les voit en pointillés lorsqu'ils passent la "grande traversée". Beaucoup sous-estiment la montagne, un monsieur a très bien qualifié cette montagne: "grand seigneur".

24 janvier:

La nuit a été froide et avec beaucoup de vent. En regardant dehors, j’apercevait le vent blanc au sommet, signe d'impossibilité au sommet: température extrême et 180km de vent! Le camp Nido ressemble à un terrain glacier, le vent a sculpté la neige d'une manière très abrupte et violente! J’étais bien dans ma tente!!! Aujourd’hui, je monte au camp Berlin, 5900m! Malheureusement, ce camp est jonché de déchets abandonnés par les grosses expéditions : c’est triste !

Le vent est froid et puissant! Beaucoup sont redescendus sans même atteindre 6400m. Le grand seigneur ne laisse personne monter aujourd’hui, et en général laisse peu de monde atteindre son sommet, il faut le mériter!

En ce moment, j'essuie une belle tempête de neige et de vent glaciale. 4 autres expéditions abadonne aujourd’hui! Le froid les a rongé! Je souhaite que ce mauvais temps s'arrête! De toute façon, je patiente!!! La neige continue de s'accumuler, et je fais fondre de la neige! Que du bonheur!! Avant de se coucher, il faut penser à tout: les choses qui peuvent geler pendant la nuit: les chaussettes, les chaussons intérieur des chaussures plastiques, les piles, l'appareil photo, l'eau pour le petit dej et pour la nuit....ce qui fait que l'on se retrouve avec un sac de couchage rempli de plein de choses!!!

25 janvier:

ce matin, j'ai fait une tentative pour le sommet. Malheureusement après 1 heure de marche, je me suis senti mal, nausée et manque d’équilibre, donc j'ai préfèré redescendre. Je retenterais demain! Dommage car c'était une fenêtre météo parfaite! Après ma tentative, je suis retourné me coucher, il faisait -15 degrés!

14h : « Cette journée est exceptionnelle, j'espère avoir la même chance demain! »

21h30 : l’expédition américaine partie à 5h ce matin vient de revenir, seulement 2 sur 5 sont arrivés au sommet. Ils sont crevés, ils ne marchent plus, ils déambulent...

26 janvier:

SOMMET!!!!!!! Le grand jour!! De 5400m à 6962m.

Je n’ai pas bien dormi, c'était plutôt repos en pensant au jour à venir!!!2h du matin, je sors de mon sac de couchage et m'habille pour m'habituer au froid...il fait -20!!! Je prépare du thé chaud, et essaye de manger du riz au lait, je me force à avaler deux bouchées, et c'est tout! Rien ne passe! A 2h50, j'ouvre ma tente et regarde la nuit étoilée immense au dessus de moi! Le temps est magnifique! Je vois également le sommet, majestueux et lointain, 1660m au dessus de là où je me trouve! Allez, c'est parti, je sors au milieu de la nuit, à la seule lumière de ma lampe frontale. Je marche doucement en essayant de trouver mon chemin, plusieurs fois je m'arrête pour écouter le silence de la nuit, et regarder les étoiles. Pas un nuage c'est magnifique!!

Je me sens en pleine forme, vraiment au top. De plus, l'adrénaline me tient en éveil et garde mon corps réactif parce que après 4 nuits à 5300, je ne suis plus vraiment compétitif en terme de rapidité, je fais tout lentement! Au dessus de 5000m, on n’a plus vraiment soif, donc il faut se forcer à boire pour éviter la déshydratation. J’avais deux litres d'eau que j'avais préparé la veille, je n'en boirais qu'un demi litre au final! La nuit est toujours magnifique!

Au bout d'1h15, j'atteint le camp Berlin à 5900m il est 4h10, je m'accorde 10 minutes pour boire, et je repars. Quelques tentes sont allumées, signe que certains se préparent pour le sommet aujourd'hui aussi!! Moi, je suis toujours tout seul, les expéditions partent toujours un peu plus tard!!! C’est vrai qu'il fait froid à cette heure... je rentre a présent en terrain inconnu, le sommet est encore loin et je n'avais jamais exploré cette partie de la montagne. Heureusement, il avait neigé 2 jours avant, et je pouvais apercevoir quelques traces, bien que effacées par le vent! Je marche lentement mais sûrement! Le danger en haute montagne est de ne rien faire. Alors poser un pied devant l'autre est très bien car ça veut dire que l'on bouge!! A certains endroits, la pente se fait raide, donc je chausse mes crampons pour bien accrocher la neige, et ne pas glisser sur une pente de 1500m. Le soleil est en train de se lever, l'horizon rougeoie, c'est beau! J’admire le paysage qui se dévoile enfin au dessus de moi. Je suis à 6200m, tous les sommets environnants sont autour de 5000m: j'adore ce paysage! On souffre, mais c'est beau!

En ce moment même où j'écris, je suis au chaud dans mon sac de couchage! Mais lorsque j'admirais le paysage, mes mains et mes pieds gelaient de froid. Je sentais mes orteils partirent, alors je me forçais à les bouger, les remuer, les frotter contre la semelle de mes chaussures. Je les sentais a peine! Au bout d'un moment, je les sentais à nouveau, c'était rassurant. Je faisais la même chose avec mes doigts. Vers 7h, j’atteins la longue traversée avant de rejoindre la "canaletta"(300m de dénivelé à 30 degrés). Quand on observe cette traversée du camp Nido, 1200m en dessous, on voit qu'elle est longue, et on voit les grimpeurs faire du surplace, maintenant me voila dessus! Lorsque l'on arrive devant cette dernière, on comprend la longueur, mais surtout qu'elle n'est pas plate comme on le pense avant, il y a 200m de dénivelé essentiellement sur la fin. elle est vraiment longue, et on commence vraiment à faire 10 pas, se reposer, 10 pas, se reposer, 10 pas... ça parait pas, mais 150m de dénivelé à cette altitude là, ça devient extrêmement haut et long!!!C’est désespérant!! La pente de neige que je traverse, descend tout droit sur 1600m, elle est impressionnante. Il m'a fallu 1h15 pour la traverser. Quelques fois, je regardais derrière moi, et voyait la lumière des lampes frontales d’autres grimpeurs!!!

Mes pieds regèleront, donc pendant 15min, je les refrotterais à mes semelles pour retrouver la sensation. En même temps, je bois et je mange une barre énergétique qui passe plutôt mal!!! Rien ne passe!! Je bois très peu car l'eau est glaciale bien que protégée dans mon sac et dans un truc spécial chaleur!!! D’ici à 6500m, on aperçoit le sommet, il semble proche. Il me reste la "canaletta" à franchir et ensuite une traversée de 150m de dénivelé. C’est parti je me lance: 15 pas ou un peu plus, et je m'arrête pour respirer 15 fois. 10 pas et je respire 10 fois.6 pas et je respire 6 fois. Voila la discipline que je m'inculquais pour monter. Quelques fois je trichais 15 pas et 25 bouffées d'air. On est vraiment épuisé après 6h de marche à cette altitude. 5 ou 6 fois, je posais ma tête sur mes bâtons et fermais les yeux! C’était un sommeil de coton: DANGER!!!!! Je reprenais mes esprits et repartais. Je crois que c'était le froid qui me réveillait!!! C’est tellement facile de fermer les yeux et de se laisser aller à cette altitude et avec la fatigue!!!

C’est assez amusant (" maintenant que c'est fait") de voir que l'on a tous le même rythme, et on se calle sur les autres. un slovaque que j'ai rattrapé était 3 mètres au dessus de moi, quand il repartait, je repartais, quand il s'arrêtait, je continuais un peu plus puis m'arrêtait, c'est comme ça que j'ai pu le dépasser à l'allure d'une tortue. après j'avais personne devant moi, donc c'était plus difficile de se motiver et repartir. alors le slovaque m'a redépassé!!!!

Me voila sorti de la Canaletta, il est 10h15, je suis extenué. Le sommet semble tellement proche. La Canaletta est l'endroit où les personnes abandonnent, elle permet de faire le tri entre ceux qui méritent de continuer et ceux qui redescendent! Le soleil me réchauffe enfin, c'est agréable! Ce n'est qu'à présent que je me trouve dans la lumière du jour, et ça me motive je peux vous dire! Cette dernière traversée avant le sommet est la plus longue que j'ai pu faire de ma vie. Avec 10 pas de fourmi, on n’avance vraiment pas, mais on avance! C’est ça l'important: avancer! On se trouve misérablement lent et faible! Mais tout le monde est comme ça, alors on se rassure et on reste motivé!

Au bout d'une heure de marche exténuante, le sommet est au dessus de moi, à 20 mètres environ. Je pouvais le toucher, lui qui semblait si loin depuis ma tente! Mais la fatigue et l'altitude m'oblige à faire 10 pas et m'arrêter. Sur la fin, les 10 pas deviendront 5 ou 6!!!!

WAAOU,WAOUUUUUUUUUUUUU!!! Me voila au sommet!!! WAOUUUUUUUUUU WAOUUUUUUUU!!! Le sommet de l'Aconcagua 6962m est en dessous de moi! Après 8h30 d'effort! Je suis extenué mais heureux! Le paysage est magnifique, la journée ensoleillée, et j'ai atteint le sommet des Amériques le 26 janvier à 11h30!!

Après une heure, d'autres grimpeurs arrivent, on s'accolade, on pleure, on rit, on papote, on se repose, on prend des dizaines de photos dans tous les sens. L’ambiance est magique, l'accomplissement de plusieurs mois d'entraînement et de préparation, et ensuite 2 semaines sur la montagne à s'acclimater et à vivre les conditions que cette montagne nous inflige: froid, chaud, neige, vent, fatigue et... la mort! (3 personnes sont mortes sur la montagne pendant ma présence, et beaucoup d'autres ont été évacuées!!) Le moral est vraiment poussé à bout, on repousse ses propres limites très loin.

Deux amis arrivent 45min plus tard, je les accueille avec une énorme accolade. Ils sont heureux et moi aussi!!! Au début le sommet est bruyant de joie, et ensuite il devient silencieux lorsque chacun admire le paysage et pense a ce qu'il a accompli!!!

Au sommet, je m'endors sur mon sac! Le temps le permettait: pas de nuage et pas de vent! Donc je pouvais me permettre de me reposer avant de redescendre: le moment le plus dangereux! l'adrénaline est tombée, on est extenué et il faut redescendre! Il faut être très concentré car 80% des accidents arrivent pendant la descente. On a envie d'arriver et on fait des erreurs. Il me faudra 3h30 pour arriver à ma tente dans un état de fatigue extrême dû à l'accumulation de fatigue, d'effort, d'angoisse et de tension! En arrivant à ma tente, je papote un peu avec ceux qui tenteront demain, je bois un peu en me forçant, enlève mes chaussures très lentement, mes vêtements et me faufile dans mon sac de couchage pour dormir un peu! Je ne mange pas, et je n'ai pas faim, je n'ai rien mangé depuis 24h! Je m'endors heureux!!

27 janvier:

il est 8h, je me réveille à peine! J’ai dormi 14heures! J’en avais besoin! Je me rends compte que ma tente est "sans dessus dessous", du matériel partout, mes vêtements éparpillés, mes chaussettes gelées, la tente ouverte, je devais vraiment être extenué!! Mais je suis heureux!! Je regarde mes photos du sommet, et je réalise à présent que je l'ai fait! Un sommet de 6962m, mon plus haut sommet! Que du bonheur!!! Je sors ma tête, et contemple le sommet au loin, avec des petits points sur la traversée: je connais leur situation!!!!

A présent, j'ai envie de manger des fruits bien juteux!!! Une bonne douche sera la bienvenue, ça fait 12 jours que je n'ai pas pris de douche! Mes vêtements, mon sac, mon matériel et moi même sommes sales et puants mais tous heureux!!! ha ha ah!!

Je range tout, je collecte mes déchets pour les ramener et je commence à descendre. J’avais beaucoup de fatigue accumulée, ce qui a rendu la descente longue et pénible. Surtout parce que j'avais 40kg de matériel sur le dos!!!Ce soir, je suis au camp de base, l'eau coule à flot du glacier, quel luxe!!!! C’est superbe, je contemple l'eau couler... c'est étrange de voir monter les grimpeurs, sachant que pour toi, c'est la dernière descente....