Premiers pas en Himalaya
voici un petit récit du nettoyage du camp de base du Kanchenjunga avec l’entreprise MILLET.
28 septembre: Départ de Paris en passant par DAKA (Bangladesh), 7H de transfert et arrivée à Kathmandou le 29 sous la pluie, direction l’hotel et rencontre avec l’équipe Coréenne, dont aucun des membres ne parlent vraiment anglais, mais ils sont très gentils. Le soir, premier repas coréen très très épicé et avec beaucoup d’ail! PLusieurs plats différents et chacun pioche ce qu’il veut… avec des baguettes bien sûr!
30 septembre: journée kathmandou, très sale, des déchets partout en tas, des chiens qui dorment sur le trottoir, des gens dans tous les sens et ça KLAXONNE!!!! le grand plaisir des népalais, aucunes règles de conduite, juste le KLAXONNE!!!
1er octobre: départ en avion pour Biratnagar avec 3h de retard, je vois l’himalaya pour la 1ère fois, c’est magnifique, je n’en reviens pas. Au loin, au dessus des nuages, le Makalu et l’Everest, je suis envouté! Mon rêve d’enfant se réalise, je suis en himalaya, cet endroit mythique, intouchable et tellement magique…j’y suis!!! Merci pour cette opportunité à l’entreprise Millet. Ensuite 3h de bus, on s’arrête dans un hotel bien « kitch » avec des draps de soie ROSE! Il fait une chaleure tropicale de FOUUUUU, j’ai dû perdre 2 litres d’eau pendant la nuit!
2 octobre: Ce matin, réveil 3h pour repartir, Sylvie est debout sur le lit à cause des cafards qui sont dans son sac! Alexia et moi rigolons! Départ 4h, arrivée 21h: une journée entière dans le bus sur une route impraticable, on valsait dans tous les sens, vive les bleus!!! les sièges étaient en bois recouvert d’un tout petit cousin: le confort absolu pour les fesses! ha ha ha ha et lors d’un passage d’un gros nid de poule, je percute la vitre et vive la belle bosse sur le front! Mais les paysages des rizières, et ces montagnes verdoyantes étaient magnifiques et d’un vert… WAOUUUUUUUU!!!! A la fin de la journée, on avait tous plein…. les fesses et le dos!! et oui, on sentait les courbatures!!! hi hi hi!
3 octobre: petite rando de 3h, toujours chaleure tropicale, grand luxe de randonner sans sac a dos car les sherpas portent tout… c’est assez étrange comme sensation le matin de donner ton sac a quelqu’un, et toi tu ne portes rien… je merite vraiment d’aller voir l’himalaya??? A 15h, les coréens s’enchainent les verres de whisky et de bière, 2 bouteilles de whisky sont vidées en 3h! Mr Han, le leader de l’expédition, était joyeu et très rigolo… étant donné qu’il ne parle pas anglais, tout se fait par geste et bruitage! Petite baignade dans la rivière, un vrai plaisir, mais pierre glissante oblige chute, donc me voilà avec un autre bleu sur la fesse droite et un oeuf sur le tibia, mais une super rigolade avec les filles! Le soir, je me suis battu avec une araignée toute velue et ses petits sur l’abdomen pendant 10 minutes avant de la mettre dehors… Il faisait chaud chaud chaud, j’avais l’impression de sortir de la douche tellement la transpiration perlait sur mon front! Merci petite bête! En plus, elle sautait partout, difficile à attraper! Les filles rigolaient à coté de moi en entendant les cris que je poussais!! ha ha ha
4 octobre: rando de 5h, au milieu de superbes paysages, toujours très chaud et très humide, donc je suis complètement trempé! Les sherpas sont très souriants, ils ont besoin de structure et d’ordre pour se sentier à l’aise avec nous! on rigole toujours autant avec les filles, surtout sur les différences culturelles avec les coréens qui mangent au lance pierre, sans aucun horaire précis, la même chose le matin, midi et soir, et sans aucune finesse en terme de bruit!! ha ha ha KBS, surnom donné au cameraman de l’expédition, un monsieur de 50 ans, petit et gras, qui marchent comme un playmobile, se fait servir par un sherpa pour tout, mettre ses chaussures, les enlever, installer son sac de couchage, et même laver et entendre son linge! ça fait un choc! Encore une petite rincade dans la rivière avec les filles, le petit plaisir de la fin de journée! Les coréens ont apporté une imprimante portable pour imprimer les photos pour les enfants des villages: grandiose idée!
5 octobre: rando de 5h, toujorus très humide le long de la rivière avec des passages de passerelles très fréquents, et des villages de montagnes très beaux!
6 octobre: 4h de rando avec 1000m de dénivelé. super endroit dans les pentes très abruptes et toujours fournies en végétation tropicale. Arrivée à midi pour les filles et moi, KBS arrivera 2h plus tard complètement cuit! L’après midi s’est déroulée lentement, avec les coréens qui jouaient aux cartes et buvaient de la bière. Le soir venu à table, les coréens deviennent super exigeants sur la nourriture, tout doit être fait a leur maniere, en abondance, super épicé et brulant! Les sangsues nous ont laissé tranquille aujourd’hui… les coréens sont marrants avec les sangsues, ils en ont affreusement peur!!! hi hi hi
7 octobre: les filles et moi montons en 4h jusqu’à Gyabla à 2730m, un gentil chien nous accueille. Les coréens arrivent une heure plus tard, et changent l’orientation des tentes (déja montées depuis longtemps) pour que les photos soient plus belles…. ahhhhh ces coréens!Non mais oohh! Les sherpas ne rigolaient pas vraiment, mais ont modifié les tentes! les coréens n’en font vraiment qu’à leur tête. Les sherpas passent la fin de journée à jouer aux cartes…avec de l’argent! Aujourd’hui, j’apprends de nouvelles expressions avec Sylvie: avoir la tête dans le compteur bleu et ça ne fait pas rire les patates à la cave. Les coréens crachent les os entre leurs jambes et font le m^me bruitage en mangeant que les cochons qui se trouvent 15 mêtres… une grande différence culturelle avec la France. Ce soir l’orage est effrayant, le tonnerre est d’une longueur de fou et le grondement d’une puissance…himalayenne je dirai!
8 octobre: montée à Gunsa, 3400m. la caravanne de coréens s’étale de plus en plus, nous montons en altitude, les paysages changent, l’air est frais, on ne transpire plus, que c’est agréable! Aujourd’hui, j’ai vu mes premiers yaks, ils sont très peureux, mais vraiment très imposants: quel paradoxe! Dans cette région, il y a beaucoup de réfugiés tibétains qui passent par les cols à 6000m. Sylvie n’était pas « d’attaque » aujourd’hui, espérons que ça aille mieux demain.
9 octobre: journée repos et acclimatation à Gunsa, il a plu tout le temps, heureusement que nous ne marchions pas! l’ambiance brumeuse et nuageuse des sommets environnants était féérique, mythique et mystérieuse. La journée s’est passée doucement, avec une chèvre pour repas, super nourriture! On rigole encore et toujours avec les filles, alexia invent même des mots. Nous avons tous hate de monter en altitude… moi je me dis que je viendrai bien dans cette région faire de l’exploration et chercher le mythique léopard des neiges… peut etre un prochain projet! Les filles et moi avons passé un super moment avec un Dalai Lama qui s’extasiait devant mon appareil photo!
10 octobre: il pleut, nous montons à Gambatchen, 4000m en 4h dans le brouillard et la pluie. C’est l’automne, les feuilles sont colorées, la végétation change de plus en plus. Cependant il ne fait toujours pas froid, il est minuit, il fait 6 degrés! des porters sont descendus du camp de base, et disaient qu’il pleuvait là-haut et non de la neige…c’est étrange à 5000m? Les coréens arriveront 2h plus tard, et KBS nous demandent de rester avec eux les prochains jours pour pouvoir faire des images… on se regarde avec les filles en se disant: mince!!!! ha ha ha ha vitesse tortue ce n’est pas trop notre truc!!
11 octobre : montée à Lonak, 4600m. La montée est ensoleillée, et se fait à un très bon rythme, le vent est frais, les sommets himalayens sortent au travers des nuages, c’est magnifique ! Pour la première fois, je vois des Edelweiss, je suis entouré de sommets enneigés qui me font rêver : j’en pleure de joie ! Les filles m’offrent une Edelweiss, le moment est magique et intense !
Nous continuons la montée et nous arrivons au croisement de vallées, un endroit recouvert d’herbe dominé par des sommets imposants… Il y a une rivière avec des plages de sables, c’est surprenant de voir du sable à cette altitude. Ma petite douche est très fraîche, mais ça fait un bien fou !
La tête tambourine un peu, mais ça e vaut la peine tellement c’est beau ce qui m’entoure ! Un superbe Gypaète nous survole : quel oiseau majestueux ! Et nous verrons également des chèvres des montagnes… la faune est plus riche que sur l’Aconcagua !
La nuit est fraiche, -5°, la tente est gelé, l’herbe craque sous mes pas lorsque je vais faire pipi à 3h30 du matin. Mon sac de couchage n’était pas assez chaud, ce qui fait que cette nuit a été assez désagréable ! Mais bon…
12 octobre : le réveil est magique, le soleil nous chauffe dès 6H30 du matin, les sommets se réveillent doucement avec grandeur et majesté ! Petite dernière discussion avec les francais, et nous partons pour le camp de base du Kanchenjunga. Les sommets sont imposants autour de moi, je suis heureux ! Dans la vallée, la brume donne un air mystérieux au paysage ! les filles et moi sommes tout excités et heureux d’être là… Pour nous tout va bien, mais pour la coréenne (Miss Song), c’est dur, elle a très mal à la tête, elle avance plus lentement que d’habitude. On s’occupe d’elle en lui donnant des biscuits, et de l’eau, Alexia lui prend son sac, Sylvie et moi prenons les affaires d’Alexia, Sylvie lui donne une aspirine et nous marchons avec elle dans la brume et le vent qui nous ont rejoint… Plus tard, elle ira bien.
Arrivée au camp de base à 13h. Le Kanchenjunga ne se voit pas, ou alors s’aperçoit au travers de la brume. Et puis soudain, il est là, imposant, majestueux et magnifique. Quelle montagne !
Un hollandais, John et sa femme, sont ici, lui tente le sommet, et elle, attend au CB. Ils sont très beaux tous les deux. Il est amoureux de cette montagne, ça fait la 3ème fois qu’il la tente, et cette fois-ci, à 6000m, c’est trop dangereux, donc il décide que sa vie n’en vaut pas la peine. Il est heureux et sa femme aussi !
Au camp de base, une Puja est réalisée pour 2 grimpeurs coréens disparus en 1999. La soirée se passe tranquillement. Le CB est très propre à première vue, mais en allant voir à droite et à gauche, on trouve des boîtes de conserves, et des déchets cachés sous des pierres ! Aucun système de collecte des déchets au Népal, donc les népalais mettent cela à l’extérieur du village dans des trous.
13 octobre : réveil magnifique sur les sommets autour du CB, il a fait froid, les tentes sont recouvertes de givres, et certains vêtements laissés dehors sont dur comme du carton ! Le petit déjeuner se fait tranquillement avec le soleil qui nous chauffe, et le Kanchenjunga nous offre un panorama exceptionnel et majestueux.
9h, le nettoyage commence, les déchets sont regroupés sous des pierres, ou dans des fosses à déchets, le nettoyage se fait en une heure, et nous (coréens et français) récolterons 100kg de déchets, essentiellement boites de conserve, emballages, bouteilles en verre. Les déchets sont triés pour être « gérés » (site d’enfouissement) à Kathmandu. Les piles trouvées repartent dans mon sac avec moi pour la France où elles seront recyclées… J’avais fait la même chose en Argentine sur l’Aconcagua.
Vers 12h, les coréens redescendent. Je reste avec les filles quelques heures de plus, et nous partons nous promener au dessus du CB vers le Dromo Peak. Les panoramas sont splendides, l’ambiance est chaleureuse et rigolote comme d’habitude avec les filles. Vers 14h, je pars pour Lonak, c’est dur de dire au revoir aux filles, on s’entend tellement bien.
Il me faudra 2h pour rejoindre les coréens au camp à LOnak. Pendant cette marche, je suis tout seul au milieu de la vallée, l’ambiance et l’atmosphère sont calmes et magiques. Je me sens tout petit et vraiment tout seul tellement les sommets sont gigantesques ! Le ciel est bleu profond, la neige est pure, les lignes sont douces dans la lumière du soir. J’observe un gros troupeau de chèvres des montagnes, je cherche toujours des yeux le léopard des neiges, sans jamais le voir… je ne verrai qu’une crotte sèche. Les perdrix himalayenne gloussent autour de moi, leur chant est agréable, tout comme le son des cloches de Yaks.
Je ramasse les déchets que je rencontre sur mon passage, il fait froid, ma main gauche est gelée et commence à être douloureuse. J’arrive au camp avec un thé chaud qui m’attend, quel service !
La soirée se passe tranquillement sans rires puisque les filles ne sont pas là, elles me manquent, donc je vais jouer aux cartes avec les porteurs, c’est marrant comme jeu. Je perdrais 2 euro 50 !
14 octobre et les jours suivant : la descente se déroulera bien, toujours au milieu de paysages somptueux avec les couleurs d’Automne…. J’adore !!! Je verrai également le Janu, ce sommet très technique, mais surtout impressionnant de beauté et de force combinés. La descente sera différente de la montée sans les filles, je ne rigolerai pas autant, et le soir je me sentais tout seul, les coréens ne faisant pas d’efforts… ce que je comprends. L’observation des étoiles et le jeu avec les petits enfants népalais deviennent mes passe-temps favoris !
Le 27 octobre, je rentre sur Paris après un long voyage, et une très longue attente de 14h à l’aéroport de Daka au Bangladesh où j’ai attrapé froid à cause de l’air climatisé… mais je rentre heureux de ce magnifique voyage où j’ai découvert une partie de l’himalaya, cette chaîne de montagne qui m’a tant fait rêvé, et qui me fait toujours envie…